Garros et les lieux de pierres
Déjà, dans deux précédents textes, j’avais abordé la ‘pariétalité’ de l’œuvre de Garros, son rapport quasi-consubstantiel à la pierre et aux parois : Garros fait vivre la matière et la toile comme nos ancêtres magdaléniens animaient les pétroglyphes qu’ils peignaient sur les parois.
Cette tendance ou orientation pariétale se maintient et se confirme, et en suivant François dans ses expositions successives, j’ai constaté sans peine sa propension à choisir des lieux de pierres habités d’histoires anciennes. Comme il fait lui-même cette prospection, par le biais de ses rencontres, il est amené ‘presque malgré lui’, comme à son insu, à préférer ce genre de lieu.
Les parois du Lot, les origines pariétales de sa peinture ne sont sans doute pas pour rien dans ces orientations lapidaires, mais en faire le constat et dérouler le fil de pensée qui en découle m’a semblé un exercice de restitution mentale intéressant.
Par ailleurs, fils de maçon tailleur de pierre, né en Touraine, élevé au pays de la tuffe ligérienne, j’ai aussi mon quota de minéral, de parois, de grottes, de lignes et de veines rocheuses dans la paume de ma main.
Ce qui est curieux et aussi un peu révélateur de la façon de penser de François Garros, réside dans le paradoxe de la démarche ; en effet Garros utilise à merveille les lieux de pierre, les parois et les murs qui les constituent, afin d’y trouver support, surface, lumières et reflets, l’écrin vertical de ses œuvres picturales ; et à l’opposé Garros est un insurgé de l’art contemporain, un pourfendeur du Rien Officiel, un déglingueur d’art conceptuel, un mutin pour l’art d’État, et il fait leur sort aux tenants du mouvement Supports/Surfaces, qui fut l'un des groupes fondateurs de l'art contemporain français.
Lors d’une exposition au musée du Havre en 1969 intitulée « La peinture en question », Louis Cane, Daniel Dezeuze, Patrick Saytour, et Claude Viallat, les principaux tenants du futur mouvement, écrivent dans le catalogue un texte rapidement controversé :
« L'objet de la peinture, c'est la peinture elle-même et les tableaux exposés ne se rapportent qu'à eux-mêmes. Ils n'offrent point d'échappatoire, car la surface, par les ruptures de formes et de couleurs qui y sont opérées, interdit les projections mentales ou les divagations oniriques du spectateur. La peinture est un fait en soi ; il s'agit de la simple mise à nu des éléments picturaux qui constituent le fait pictural. D'où la neutralité des œuvres présentées, leur absence de lyrisme et de profondeur expressive. »
Je suis allé en 2015 avec François à Villefranche-de-Rouergue visiter une exposition d’AC dans une galerie privée ; 40 ans après je suis retombé sur une série de ‘toiles’ de Viallat, s’entend, les pareilles vues dans les années 80, des toiles de tente sans cadres imprimées de ‘tâches’ elles-mêmes réalisées au pochoir, en forme de patins à parquet domestiques ou de paramécies ; un foutage de gueule qui laisse sans voix ou provoque une colère malsaine ; je suis sorti avant que le galeriste ne me demande ce que j’en pensais. Et alors, en sortant dans le jardin j’ai entendu François donner son avis sans retenue, piquer une colère justifiée et s’insurger contre cette art-naque que l’on nous a fait gober depuis 50 ans en France.
Le support-surface de Garros est donc bien loin de l’idée que voulaient en donner les Cane, Viallat ou Pincemin ; pour lui c’est au sens premier, naturel, une surface-paroi, révélatrice de ses œuvres, comme un papier photo sous l’effet des sels argentiques, ‘suintant’, comme une exsurgence les images captées mentalement par le poète-peintre ; en définitive un simple support pour accrocher ses peintures et ses dessins, mais un support pourvu d’une âme et d’un cœur, ceux des pierres mémorielles et anciennes.
On peut ainsi suivre François sur son parcours, semé de pierres et de cailloux, qu’il laisse comme traces dans les lieux qui accueillent sa peinture, souvent des édifices religieux, couvents, abbayes, portes de fortifications, et découvrir comme des filons les veines insoupçonnées de sa créativité et ses visions magdaléniennes et pariétales.
Femmes en paroi
I
La Chapelle de Lauzières ; mai 2012 : Mystère et temps
En quittant le village de Nieul-sur-Mer, en prenant la direction du petit port du Plomb, on arrive rapidement dans une zone de salines et de marais. On grimpe alors par une petite route sinueuse, et soudain, elle apparaît : trapue, romane, discrète et imposante, simple et mystérieuse ; telle est la chapelle de Lauzières, où Garros avait choisi de présenter ses œuvres, sous l’intitulé « Mystère et temps », en compagnie d’Anne Sarrazin.
Une fois la lourde porte de bois franchie, la salle blanchie à la chaux qui vous accueille renvoie une lumière qui surprend. Sombre à l’extérieur, apparemment peu ‘percée’, renfrognée de loin, la chapelle s’avère belle, blanche et lumineuse à l’intérieur.
La grande salle, carrelée de larges dalles blanches, qui s’ouvre devant vous, fait songer à une coque de bateau inversée : les piliers et les arcs romans figurant des membrures, dans un alignement sobre, inspirent immédiatement le respect et le silence.
Garros avait accroché ses toiles aux cimaises, les fenêtres latérales dispensaient une lumière douce qui venait délicatement mettre les peintures en valeur, soulignant ici un à-plat de bleu, là une arabesque de rouge, ailleurs une tâche de jaune.
Garros, en poète, trouve toujours des titres évocateurs, pertinents, judicieux, à ses toiles ; mais en la circonstance l’intitulé de cette exposition exprime fortement le sentiment évoqué par le lieu : mystère du divin qui s’y cache (dit-on) et perception de sa propre contingence, et du temps qui s’arrête, un instant, sur une œuvre, puis s’enfuit, pour toujours.
II
Abbaye de Fontdouce ; septembre 2012 :
Matière et Esprit
Je retrouvais bientôt les œuvres de Garros lors de l’exposition à l’abbaye de Fontdouce, en septembre 2012, intitulée ‘Matière et Esprit’.
Cette exposition fut la célébration du mariage de la roche et de la toile, du minéral et de l’acrylique, de la pierre et de l’encre, dont l’élégance des parures se trouvait magnifiée par l’architecture du cloître gothique qui les accueillait.
L’abbaye, située à l’écart des grands axes, s’ouvre comme une fleur de pierre au cœur d’un vallon verdoyant, mise en valeur par des jardins à la française et des bassins d’eau claire, d’où son nom ancien : « Fontaine Douce ».
Outre ses bâtiments conventuels, l’attrait de Fontdouce tient également à son environnement.
Les jardins de l'abbaye
Les jardins ont été reconstitués à partir d’une gravure de l’abbaye datant d’avant la Révolution française. Ils sont ponctués de points d’eau (fontaines et bassins) alimentés par la rivière qu’on peut longer à travers les bois pour atteindre sa source, quatre cents mètres en amont.
Garros semble y avoir trouvé immédiatement un climat et des conditions propices à accueillir son travail et sa personne le temps de l’exposition.
Guillaume de Conchamp, seigneur de Taillebourg au début du XIIe siècle, décida vers 1111 de fonder l’abbaye de Fontdouce sur les bords de la « Fontaine Douce », qui lui donna son nom.
Les ruines de l’abbatiale gothique témoignent de la puissance que Fontdouce a connue, et les bâtiments monastiques sont encore très bien conservés.
Les premiers moines qui l’occupèrent, des bénédictins menant une vie très austère, habitaient dans des bâtiments en bois. Vers la fin du XIIe siècle, une église abbatiale fut édifiée, et au début du XIIIe siècle, un cloître de style gothique fut accolé à l’ouest de la première abbaye romane.
Lors de fouilles importantes réalisées en 2006, une vaste salle des moines de 300 m2 a été mise au jour dans le sous-sol devant le logis du XIXe siècle. Lieu de travail au XIIe siècle, cette salle présente aujourd’hui de nombreux vestiges : un escalier en colimaçon, des latrines, une cheminée, un dallage magnifiquement conservé, des arcades, chapiteaux et colonnes, qui constituent un véritable trésor archéologique.
C’est dans cette salle que François Garros a trouvé une place ‘naturelle’, comme dans son élément. Les jolis moellons blancs ou légèrement rosés, les veines de la pierre, comme des souvenirs minéraux, servaient admirablement de support aux toiles choisies par l’artiste.
Autre endroit remarquable, la salle capitulaire, ouvrait directement sur le cloître, ainsi qu’un réfectoire alimenté par la Fontdouce, et la cuisine ; le dortoir des moines était situé juste au-dessus de cette salle.
Abbaye de Fontdouce : la salle capitulaire
L’église abbatiale fut saccagée durant les guerres de religion, au XVIe siècle, et elle ne sera jamais reconstruite.
Après la Révolution française, les derniers moines ayant été chassés en 1793, le site est vendu, comme Bien National pour servir de propriété agricole, à un fermier qui rachète les lieux et y construit une maison style Premier Empire sur les restes des bâtiments conventuels.
En 1986, la famille des actuels propriétaires (depuis 1820) fait classer le site aux monuments historiques pour les parties gothiques, la salle capitulaire et le parloir.
Des fouilles et des travaux de restauration font aujourd’hui de Fontdouce un site exceptionnel, tourné vers les activités touristiques et culturelles.
C’est au milieu de cet écrin de pierre que Garros est venu apposer son cachet pariétal, ce fort caractère qui imprègne ses œuvres, dans les formes et les lignes, jusque dans les titres. Signes et figures y semblent parfois sortis de parois minérales, émergeant de la toile comme des illustrations rupestres de sa pensée.
III
Gare de La Rochelle
C’est une petite rotonde, un endroit intime niché au cœur de la gare de La Rochelle. SNCF Gare et Connections et Artbook Edition se sont associés pour présenter des œuvres d’art contemporaines dans un nouvel espace dédié à l’art, appelé Galerie Esquié.
Garros, en compagnie de l’artiste Barbara Souchet l’inaugura de mars à juin 2014 en y accrochant ses toiles récentes.
L’ancienne gare était une élégante construction de fer et de brique qui fut inaugurée en 1857. Elle était située sous les remparts, près de la porte Saint-Nicolas, sur les bords du bassin à flot (à l’actuel emplacement de l'hôtel Océanide).
En 1909, une nouvelle gare fut construite à l'extrémité Sud de l'Ouvrage à Cornes. Le bâtiment monumental, dessiné par l'architecte Pierre Esquié, est dominé par un campanile de 45 mètres de haut, plus haut que les tours de l'entrée du port.
C’est au cœur de ce campanile, sous son dôme, entre ses colonnades, que Garros a ‘posé’ ses toiles, les mettant habilement en valeur entre les corniches et les baies vitrées offertes par l’espace.
C’est aussi là que l’on vit les premiers haikus sur toile, expression première, générique des ‘poéma’ qui apparurent ensuite ; des expressions gestuelles d’inspiration poétique jetées en forme de calligraphie (pétroglyphes sur un mur) comme des signes héraldiques d’intensité pure. L’esprit du Japon assimilé par Garros et projeté sur les murs.
La gare est en harmonie avec l'architecture de La Rochelle, et fait écho à celle de la Grosse Horloge. Sa façade remarquable est très ajourée et faite de pierres finement travaillées. Mais ce qui fait sa marque caractéristique, dès en arrivant sur les quais, c’est la grande verrière rénovée au début des années 2000 (lors de la tempête de décembre 1999, une partie de la couverture de la marquise avait été endommagé).
L’espace culturel ainsi ouvert est accessible depuis le hall des voyageurs, et nombreux sont ceux qui ont pu découvrir l’association toujours heureuse des œuvres de Garros avec les vieilles pierres. Les ouvertures aménagées à ‘360°’ permettent un éclairage doux et indirect qui avantage bien les œuvres exposées.
IV
Porte Maubec
La porte Maubec est un lieu emblématique de La Rochelle, connu de tous ses habitants et visité par de nombreux touristes.
L’ancienne Porte Maubec était adossée à l’église Saint-Sauveur et donnait accès au canal. Elle correspondait aux fortifications de la première enceinte. La nouvelle porte Maubec correspond à la période de la construction de l’enceinte dite « Protestante », autorisée par Henri IV pour englober la « prée Maubec » (entre 1590 et 1610).
Pour protéger la ville et lui permettre de répondre à son extension, Jean Barbot, seigneur de Buzay, élu maire de La Rochelle, fit ouvrir la Porte Maubec dans la courtine en 1611.
Elle survécut aux destructions qui suivirent le siège de 1627-1628 et à l'édification d'une nouvelle enceinte à partir de 1689. Au cours du XVIIIe siècle, elle fut utilisée à des fins privées, avant de servir d'entrepôt pour l'hôpital Saint-Louis au XIXe siècle. Un projet de restauration a permis sa réhabilitation, offrant désormais un bel espace d’exposition, dont s’est emparé François Garros sans hésiter.
Accompagné d’un trio de musiciens de jazz, Garros s’est livré à l’un de ses exercices favoris, où il excelle, la création en direct, associée cette fois à une lecture de texte, devant un public curieux et finalement conquis.
Avec les vestiges de la porte de Cougnes, la nouvelle Porte Maubec est le seul vestige des fortifications édifiées à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, pour remplacer l’enceinte médiévale, rasée après le siège de la ville.
Grâce à divers partenariats, dans ce lieu d’une valeur historique incroyable (classé Monument Historique), un nouveau site d’accueil de manifestations culturelles et artistiques s’est ouvert à La Rochelle.
Le lieu a été superbement restauré, faisant apparaître ses belles pierres meulières dont les arches sont ceintes de moellons peut-être ligériens ; Garros y a trouvé (avec deux consœurs) un espace ‘naturel’ à son travail d’artiste. Avec les pierres, Garros a de la veine ; ses œuvres s’y accrochent parfaitement, s’harmonisent sans peine dans ce décor minéral étayé de bois.
Les aplats de couleur d’ocre brun, parfois dorés, rivalisent avec les acryliques bleus et noirs sur ces murs de pierres historiques, ayant certainement vu tant d’autres œuvres humaines.
Les hauts plafonds lambrissés supportent des lustres-candélabres de rampes lumineuses donnant un éclairage généreux très approprié au lieu ; le beau parquet de bois sombre reflète ces lumières.
Un diptyque semble s’être marié tout particulièrement avec le support rocheux, le jointoyage des pierres paraissant s’élargir sur la toile, laissant apparaître des pavés de peinture bruns liés entre eux par traits et pigments, comme un détail du mur-support. Célébration de noces poétiques de l’art et de la pierre, réminiscence soudaine des images laissées par les premiers artistes pariétaux.
Et que dire de cette peinture aux dominantes bleues, ors et noires, d’une riche palette de couleurs, calée au fond d’une niche, au-dessus d’une statue de tête de l’île de Pâques, conservée dans le lieu par héritage historique d’un ancien propriétaire (je ne connais pas pour la livrer la petite histoire de cette tête pascuane). L’œuvre auréolant la tête comme une couronne royale évoquait une arche d’alliance de la pierre, de la sculpture et de la peinture, pour délivrer un message sacré au spectateur surpris et interrogé.
Comme par un effet surnaturel des lumières et des structures, au-dessus de la porte Est, un carré magique se dessine sous la voûte, ouverture faisant apparaître le mur du fond percé de deux ouvertures sur l’extérieur laissant pénétrer la lumière ; ce carré d’art abstrait lyrique est une apparition lapidaire improbable soutenue par deux peintures de Garros de chaque côté de l’arche de la porte : le surréel et l’abstrait gravés dans la pierre.
V
Porte Royale – septembre 2015
En 1689, le conseil du roi Louis XIV avait pris la décision de raser La Rochelle et de combler le port. Louis XIV décida finalement de la fortifier avec l’aide de l’architecte Vauban.
La porte royale est l'un des principaux vestiges de l'enceinte moderne de La Rochelle ; elle faisait office d’ouverture nord-est dans les fortifications de Ferry.
Pierre Bullet, architecte du Roi Louis XIV fut chargé de concevoir ce monument. Cet architecte avait déjà réalisé la Porte Saint-Martin à Paris et il était admirateur inconditionnel de l'Arc de Titus à Rome. C'est en s'inspirant de ces deux monuments qu’il a dessiné la Porte Royale à La Rochelle.
Tombée dans l’oubli jusqu’en 2012, une association d’Amis de la Porte Royale s’efforce depuis de lui redonner son lustre d’antan.
François Garros a participé en septembre 2015 à une exposition collective dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine, organisée Porte Royale par Les Filles de La Rochelle avec les artistes présents dans leur Artotec.
Comme à son habitude Garros a su trouver les images appropriées au lieu, en mettant en valeur son travail artistique dans un lieu de mémoire et de prestige, le rehaussant par là en lui confiant ses œuvres comme à un écrin précieux de pierres anciennes riches d’histoire.
Sol de pavés rugueux, voûtes imposantes et un peu sombres, confèrent au lieu un aspect spartiate qui rappelle sa vocation militaire ; les grandes peintures de Garros, avec leurs palettes de bleus dominants mélangés d’ors, tachetées de rouge et de noir, prenaient une dimension esthétique et joyeuse dans ce monument martial, engageant le visiteur à suivre un chemin de fresques picturales jalonné d’invitations à l’évasion.
Et toujours cette impression d’osmose, de continuité, de chaînages et de veinages qui tissent des liens étroits entre l’œuvre et le support, la pierre inspiratrice et nourricière et la toile, trame et pigments comme une peau au mur.
VI
Abbaye de Saint-Benoît, dortoir des Moines
De toutes celles que j’ai vues, l’exposition de Garros au Dortoir des Moines de l’Abbaye de Saint-Benoît, au sud de Poitiers, est probablement la plus majestueuse et la plus belle. Par la grandeur de la salle, son éclairage, le fait que Garros y soit seul à exposer, par la grandeur de l’architecture, le lieu permit une sorte de feu d’artifice artistique, jouant de la féérie des lumières dispensées par les larges baies romanes, envoyant par bouquets les explosions de couleurs pyroplastiques de ses peintures sous la voûte recueillie d’une charpente en forme de coque de bateau inversée ; le bois soutenu par les pierres pour accueillir et protéger le travail de l’artiste donnait une impression de force légère qui se diffusait dans l’espace.
L’abbaye romane de Saint-Benoît près de Poitiers fut fondée au VIIe siècle par Saint-Achard. Détruite au IXe siècle, elle fut reconstruite au XIe et XIIe siècle.
Des bâtiments conventuels de l’abbaye il ne reste au rez-de-chaussée que la salle capitulaire, avec de beaux chapiteaux sculptés et à l’étage, l’ancien dortoir des moines avec sa magnifique charpente.
Depuis l’achèvement de la rénovation en 2004, un centre culturel accueille désormais expositions et concerts, la salle capitulaire se prêtant idéalement aux petites expositions et aux ateliers.
À l’étage, le Dortoir des Moines, avec ses vitraux et sa charpente en bois du XVe siècle, se pare de ses plus beaux atours pour recevoir des expositions prestigieuses et des concerts intimistes. Cette splendide salle bénéficie d’une luminosité exceptionnelle qui baignait les œuvres de Garros d’une lumière irisée, douce et bienveillante dont je ne l’avais jamais vu ainsi gratifiée.
Dans ce lieu retourné à la laïcité il y a comme une douceur et un calme, une sensation d’élévation de l’esprit, qui portent au recueillement mystique, qui forcent au respect des choses divines. Dans cette ambiance mystérieuse, les œuvres de François Garros sont à la fois le support et le messager, libérées de la pierre par une magie pariétale unique en cet endroit.